A Bombay les seuls bovins que l’on voit sont ceux promenés lentement par une vieille a proximité des temples, qui gagne sa vie en vendant aux fidèles des touffes d’herbes pour nourrir la bête. N’oubliez pas qu’ici c’est un animal sacré et qu’une petite touffe d’herbe avant de partir au boulot, c’est se protéger pour la journée, c’est un rituel, une petite routine.
Quand nous sommes arrivées à Bombay, devant « notre » temple, une vieille promenait un veau chétif qui sursautait à chaque klaxon.
Et bien hier je les aie recroisés, et c’est maintenant une grosse vache baveuse, semblable a toutes les autres ! Un bon indicateur du temps passé en Inde. 13 mois c’est long ! D’où mon titre, et ma photo.
Peut-être que j’étais prédestinée à venir en Inde, quand j’étais petite et que l’on vivait à Londres, la famille en face était Indienne, ou bien Pakistanaise je ne sais plus. Mais en tout cas, les turbans et les saris, les couleurs vives, les mariages de 5 jours et les odeurs de chappattis, cela faisait partie du paysage quotidien.
Après j’ai bien du vivre quelques carnavals déguisée en Indienne. Et puis il y a eu ce fameux réveillon que j’ai voulu organiser autour du thème « Inde » avec étoffes et épices à foison. Bon finalement on a fait un couscous et on a failli brûler la maison !
Non en réalité c’était tout sauf un quelconque destin, parce qu’au moment précis où je me suis levée de mon siège dans l’amphi pour annoncer « Mumbai, » ma tête était plutôt vide.
Je ne dirais pas que je n’y avais pas réfléchi, mais je ne sais toujours pas pourquoi l’Inde, alors que je pouvais partir en Amérique, en Asie, et surtout que j’étais convaincue que j’irais en Amérique du Sud.
Mon blog a fait partie de l’aventure, je me suis prise au jeu et il a bien fallu que je me transforme un minimum en geek (conversion de fichier, reformatage d’image, transfert de vidéo, ça me connait maintenant !) pour présenter quelque chose de correct.
C’était un plaisir de venir y écrire souvent et ça va me manquer. Je reviendrai peut-être écrire quelques articles de temps en temps, toujours en rapport avec l’Inde.
Mais sans vous, les lecteurs, je n’aurais jamais continué. Ou je n’aurais peut-être fait qu’un service minimum. Le meilleur moment, c’était quand même la découverte des commentaires, et les encouragements.
Je me sens un peu bête, très cliché, comme si j’avais gagné une quelconque récompense, mais je tiens à remercier tous ceux qui m’ont signalé leur passage sur mon blog.
Merci à Monique (de loin la fan n°1), Philippe et Cécilia, Xavier, un certain C, Chantal, Cerise, Didier, Olivia et Geoffroy, Pauline, Chtouf, Christine , Jouanotte, Florence, Chouyo, Seb, Capucine, Christelle, Cecilemy, Estelle et Sebastian, Karine, Candice, Annso, Anais, Anne , Marie Pierre, Blogi, Helène, Léonore, Djoul’s Grandfather, Alice et Chloé !
Maintenant que s’est terminé pour moi, je vais devoir me réhabituer à la France.
Remarcher sur un trottoir et non plus sur la route
Remettre un manteau.
Allumer la lumière au lieu du ventilo en rentrant dans une pièce.
Manger des pommes et non plus des bananes.
Ne plus avoir de liftier dans l’ascenseur.
Ne plus avoir d’affiches politiques qui crient « corruption » à chaque coin de rue
Revoir des chats…en bonnes santé.
Ne plus voir de rats gros comme des chats.
Ne plus voir de femmes en Burqas.
Ne plus sentir le jasmin dans les cheveux des femmes.
Redire les « s’il vous plait » et « merci ».
Ne plus lever la tête sur des palmiers.
Ne plus héler le taxi à la Carrie Bradshaw.
Remanger de la salade verte.
Comment dit-on « au revoir » à une ville dans laquelle on a vécu une année un peu folle et que l’on ne reverra pas de si tôt ? Parce que finalement, entre tous les voyages, ça m’a toujours donné le sourire de revenir à Bombay.
Je me suis parfois dit que c’était la pire ville à vivre, celle où on peut atteindre des folies de consommation en étant entourée de misère. Et puis je me suis souvent dit que c’était la meilleure ville, celle dont je ne savais rien en arrivant, qui m’a profondément choquée mais qui continue à éveiller ma curiosité chaque jour.
Une ville où on ne s’ennuie jamais, à condition d’être prête à sortir un peu de sa zone de confort. J’encourage tous ceux qui en ont l’envie de venir à Bombay, et surtout, de discuter avec des habitants, pour éviter le « package touriste » que l’on voit trop souvent.
Il n’y a pas d’agressions dans la rue, vous ne vous ferez pas arnaquer si vous êtes un minimum avertis, et vous ne serez pas forcément malades si vous mangez ailleurs qu’au McDo !!
Je m’envole ce soir à 00h50, et je prie d’ores et déjà pour une certaine indulgence vis-à-vis du poids de mes bagages. Ma statuette de Ganesh, mon DVD du dernier Bollywood, ma carte de l’Inde…je ne peux pas les laisser si ?!
La terre natale sera de courte durée car en Janvier 2011 je m’envole à la conquête d’une nouvelle contrée lointaine, aride et perdue : Buffalo dans l’état de New York.
Non je n’ai même pas fait exprès de nourrir une passion pour la physionomie des Buffalos ici et de me retrouver à Buffalo l’an prochain. Ce sont les ficelles de mon Karma qui ont voulu ça.
Bref, je vous donne rendez-vous sur mon prochain blog, et d’ici là bonnes vacances d’été à tous !